Fractale Nocturne #5 : Trauma capillaire

Dans la nuit du 29 au 30 avril

Je crois que je ne me ferais jamais à l’idée que mes cheveux ne se fatiguent jamais de pousser, j’oublie et quand je m’en rappelle il est trop tard, j’ai une coupe déraisonnable.

« Je me décide enfin à aller chez le coiffeur, je m’assois on discute, elle finit sont travail, je pars, et je me regarde dans la glace, je sens qu’un truc ne va pas. Je soulève un peu mes cheveux, et je découvre un coup de tondeuse, Net et franc sur le côté gauche, une bande, bien blanche, rasée à blanc.

C’est la panique, je me dis que je vais finir au chômage, personne ne voudra de moi avec cette tête, c’est le bout de ma vie. Je retourne direct au salon.

– Non, mais vous avez vu ça?

– Oui je sais, j’ai merdé…

– Arrêtez, c’est bien pire que ça, si vous me filer pas 500, non, 1000 euros, de suite, sans trace, je publie la photo sur Yelp et Tripadvisor

– S’il vous plaît, laissez-moi la nuit pour un réfléchir, on conclut le deal demain.

Là-dessus, un tremblement se fait sentir, on court à l’extérieur. Nous sommes sur un dock, où attendent deux énormes vaisseaux de métal, on embarque les derniers représentant de l’humanité.

In extremis nous sautons sur le bateau et nous attachons à lui avec une corde. Dans la seconde qui suit, un vague gigantesque engloutit ce qui reste de la terre et nous nous retrouvons en pleine tempête. »

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Tonino Rizzo-Boyce

Fractale Nocturne #4 : Bohèmes

Dans la nuit du 13 au 14 avril

Dans ce rêve-ci, j’étais plus jeune, une quinzaine d’années.

« Sur la place de mon village natal se tiennent trois gitans, pas les gitans que l’on a en tête, non, plutôt ceux des films d’Emir Kusturica. Ils rigolent, jouent avec des cartes, moi aussi j’aime les cartes, on se retrouve tous côte à côte et on commence a se montrer des tours de passe passe, on sort des cartes de nos manches, on se vole des trucs dans les poches, on rit, et puis dans la bonne humeur on se quitte, je rentre chez moi le sourire aux lèvres.

Le lendemain matin, ils sont partis, mais d’autres sont là, cette fois c’est un père et sa fille, elle est jeune, comme moi, le même âge à peu près, on tombe amoureux, et j’ai le droit de rester dormir avec eux, on est bien tous les trois, la fille est belle et le père d’une gentillesse incroyable. Je m’endors dans leur roulotte. Lorsque je me réveille, nous sommes à Barcelone. Je me dis que mes parents seront peut-être un peu inquiet, mais bon, c’est ça l’aventure, je rentrerais plus tard. Ici, Barcelone est une île. Pour accéder à la ville, nous avançons sur une route étroite. De chaque côté la mer ondule et reflète le soleil du matin, blanc, pur, mais doux.

Je profite de la vue, c’est paisible, le père plaisante légèrement, il fait bon, la vie est belle. Au fur et à mesure que nous approchons, le bruit s’intensifie, nous percevons le bouillonnement, l’agitation. Une fois les grandes portes en bois passées, nous nous retrouvons au coeur d’un marché médiéval. »

Tonino Rizzo-Boyce

Fractale Nocturne #3 : Sail away

dans la nuit du 25 au 28 mars 2016

Un rêve des plus étrange, entièrement en noir et blanc, contrasté à l’extrême, tout était vaporeux, comme dessiner entre le fusain et l’aquarelle.

« Nous sommes sur un bateau, mon grand-père, Héloïse et moi. Nous avons rendez-vous tôt le lendemain matin en mer, nous avons les coordonnées, mais la nuit est avancée et le vent souffle fort.

Au loin on peut voir des yachts gigantique et d’immense gratte-ciel aux allures futuristes, et navigantes tous les trois les cheveux au vent, le visage battu par un vent tiède. C’est tellement agréable que je sens l’endormissement, j’ai du mal a garder les yeux ouverts, il s’entre-ferme de temps en temps.

Nous nous approchons du port, et ces grandes structures de métal flottant nous surplombe, c’est impressionnant.

Nous arrivons au dock, le bateau accoste, et je me réveille »

 

reves en blanc et noir

Tonino Rizzo-Boyce